Leadership authentique : Leçons de l'ambassadeur Ben Marc Diendéré

Du Burkina Faso aux sommets de la diplomatie canadienne

Le parcours de l’ambassadeur Diendéré ressemble à l’apprentissage du vélo, comme il aime le comparer.

« Plus vous en faites, plus vous vous rendez compte que vous êtes capable d’avancer. »

Né au Burkina Faso, il décrit son identité comme un arbre dont les racines sont profondément ancrées dans la corne de l’Afrique de l’Ouest, avec un « feuillage nord-américain » qui s’est développé au fil des années.

Son expérience canadienne a été transformatrice. Pour la première fois, il a découvert la diversité sous un angle nouveau – non plus ethnique, mais racial.

« Tant que j’étais au Burkina Faso, je ne pensais même pas à ma race ou ma couleur, » confie-t-il.

Le Canada lui a offert cette perspective unique : celle de regarder son continent natal avec fierté et lucidité, tout en prenant conscience de la richesse de son identité africaine.

Une jeunesse qui refuse le statu quo

L’ambassadeur Diendéré place un immense espoir dans ce qu’il appelle la « Génération Z » africaine.

Cette jeunesse connectée, audacieuse et créative qui n’a pas connu certaines misères politiques du passé et qui refuse de vivre comme leurs parents ou grands frères. « Ils voient le monde à travers un téléphone intelligent et savent qu’ils ne sont pas condamnés à vivre leur situation actuelle, » explique-t-il.

Pour lui, le plus grand défi reste l’accès à l’éducation et à la formation. « Tout ce que j’ai entre les deux oreilles, personne ne pourra me l’enlever, » rappelle-t-il, citant un mentor.

Et son conseil est clair : « Si tu veux être éboueur, sois le meilleur éboueur de la planète. Pousse tes limites. »

Les femmes, piliers du continent

L’une des convictions les plus fortes de l’ambassadeur concerne le rôle des femmes africaines. Sans détour, il affirme : « L’Afrique repose sur les épaules des femmes. »

Sa maison à Addis-Abeba en témoigne, avec la photo de Rebecca Cheptegei, l’athlète kényane tuée par jalousie, qui trône dans son salon – un rappel constant des violences que subissent trop de femmes.

Mais au-delà de cette réalité douloureuse, l’ambassadeur voit dans l’entrepreneuriat féminin une force transformatrice. Il évoque ces femmes qui travaillent dans les fermes, récoltent, conservent, et imagine un avenir où leurs productions — mangues séchées, jus de tamarin, épices — rempliraient les rayons des supermarchés occidentaux, créant ainsi des opportunités économiques réelles.

Un leadership au service des autres

Ce qui rend l’ambassadeur Diendéré unique, c’est sa conception du leadership de terrain. Loin des cocktails diplomatiques, il se rend régulièrement chez Maria, une femme qui tient un refuge pour jeunes filles violées en Éthiopie. « C’est mon endroit pour aller me recentrer, » confie-t-il. Ces visites ne sont pas que symboliques : elles rappellent que la diplomatie se construit aussi dans ces gestes simples, dans cette présence qui donne de la dignité et de l’espoir.

Conclusion

Son message final aux jeunes résonne comme un manifeste : « Soyez patients, mais ne cessez jamais d’avancer. Chaque parcours est unique – ne cherchez pas à copier, créez votre propre chemin.

Et surtout, mettez-vous au service des autres, car le vrai leadership est celui qui élève les autres. »

L’ambassadeur Ben Marc Diendéré nous rappelle qu’avant d’être un diplomate, un stratège ou un bâtisseur de ponts, il est un homme profondément humain. Et c’est peut-être là son plus grand enseignement : que le leadership authentique commence par reconnaître notre humanité commune et notre responsabilité envers les générations futures.

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Points clés

• Le leadership authentique commence par l'humanité : L'ambassadeur Diendéré se présente d'abord comme le père de Bryan, rappelant que le vrai leadership n'est pas défini par les titres, mais par notre capacité à rester humains et à nous mettre au service des autres.

• La jeunesse africaine est la force de transformation du continent : La Génération Z africaine – connectée, audacieuse et refusant le statu quo – possède l'énergie et la créativité nécessaires pour changer l'Afrique. Leur plus grand besoin : l'accès à l'éducation et à la formation pour libérer tout leur potentiel.

• L'Afrique repose sur les épaules des femmes : Les femmes africaines sont au cœur de l'économie et de la stabilité du continent. Investir dans l'entrepreneuriat féminin et reconnaître leur rôle central n'est pas seulement une question de justice, mais une nécessité pour le développement de l'Afrique.